Les dilemmes sont désormais les vôtres. Vos choix forgeront le destin du royaume d’Anclisse. Le mènerez-vous à la gloire, ou précipiterez-vous sa chute ?
Nouvellement arrivé en boutique, c’est avec un immense plaisir que je me suis lancé dans une campagne de ce jeu. Outre le fait qu’il m’a permis de retrouver des amis trop lointains depuis trop longtemps, ce Dilemme du Roi a été une claque ludique pour moi. Mais commençons par le début.
Le Dilemme du Roi est un jeu Legacy, racontant la destinée du Royaume d’Anclisse à travers de nombreuses parties qui vous mettront face à des choix parfois moralement difficiles à faire. Les joueur.se.s y incarnent des membres de familles nobles et forment ensemble le Conseil du Roi. Nous devrons l’assister pour prendre les décisions les plus importantes. À chaque partie, les ressources du royaume (moral, armées, savoir, etc.) sont réinitialisées et certains choix faits durant les parties précédentes s’appliqueront pour le meilleur et pour le pire, jusqu’à la mort de la Reine actuelle ou son abdication en cas de trop forte instabilité dans le royaume, marquant ainsi la fin d’une partie.
Un système de jeu novateur
Concrètement, le jeu n’est qu’une succession de votes. Ce qui paraît très basique à première vue, puisqu’on voit des votes dans beaucoup de jeux différents, mais ce Dilemma Card System est extrêmement bien pensé et donne à ces phases des moments de réflexions et de négociations très intenses. Chaque tour, la personne qui mène pioche une carte de Dilemme et conte l’histoire inscrite, ainsi que les conséquences potentielles du vote. Ensuite, à notre tour, nous nous prononçons en faveur du Oui ou du Non en misant des points de pouvoir qui sont cachés derrière notre petit paravent personnel. Il est possible également de passer, de voter blanc en quelque sorte, pour récupérer ces fameux points de pouvoir, qui deviennent parfois une denrée très rare alors que la partie avance.
Miser des points pour voter, c’est très simple, mais l’originalité ici est de taille : le vote se termine après le tour de la personne à droite du meneur ou de la meneuse, et chaque fois que vous êtes la personne qui a le plus misé, vous devenez meneur.se. Et donc le tour de vote recommence. Il vous sera ainsi très difficile de gagner un vote avec le seul pouvoir de votre famille. Au contraire, trouver des alliances avec les autres maisons sera crucial pour contrer le pouvoir de vos adversaires politiques du moment, et il faudra également calculer convenablement pour réussir à faire valoir votre voix sans permettre aux autres de relancer un tour de mise.
Ce système est extrêmement bien rodé et même si vous n’aimez pas jouer pour l’histoire, vous devriez grandement apprécier cette mécanique innovante.
Et l’histoire, dans tout ça ?
Le cœur d’un jeu Legacy réside le plus souvent dans son histoire, et ici nous ne sommes pas en reste : le jeu propose pas moins de six arcs narratifs, avec une douzaine de fins possibles. La plupart des dilemmes vont ajouter de nouvelles cartes au paquet principal et faire prendre à votre jeu une voie unique pour raconter votre propre histoire du Royaume d’Anclisse. Sans dévoiler une miette de l’intrigue, je peux tout de même vous dire que nous sommes dans un univers médiéval (peut-être fantastique ?) qui s’inspire clairement de Game of Thrones et d’autres œuvres de littérature du genre. L’ensemble est plutôt bien écrit et l’immersion est totale : rien que pour cet aspect, ce jeu mérite votre attention ! Un petit conseil personnel : lors de votre première partie, choisissez avec soin la Maison que vous incarnerez parmi les douze proposées. Chacune d’entre elles propose des objectifs différents à moyen terme ainsi qu’un objectif principal à accomplir à long terme, et ceci pourrait diriger fortement vos décisions au cours de l’histoire.
Je vous suggère très fortement ce jeu qui est à mes yeux un des meilleurs Legacy auxquels j’ai eu la chance de jouer.
Un petit avertissement tout de même : le jeu vous mettra face à des choix moralement difficiles qui pourraient heurter certaines sensibilités.