On a testé : Descent Legends of the Dark

On a testé : Descent Legends of the Dark

Tests

La grosse nouveauté de cet été, c’est l’incontournable Descent, un titre bien connu des amoureu.ses.x des « Portes-Monstres-Trésors » que l’on appelle aussi Dungeon Crawlers dans notre jargon. Troisième du nom, il ne s’agit pourtant pas tout à fait d’une troisième édition, mais plutôt d’un nouveau jeu reprenant quelques principes-clés de ses prédécesseurs et mêlant habilement jeu physique et jeu virtuel.

Alors en deux mots c’est quoi ?

Si vous ne connaissez pas Descent ou les Dungeon Crawlers en général, il s’agit d’un jeu où vous incarnerez d’intrépides héros et héroïnes s’aventurant dans les méandres labyrinthiques d’une antre de dragon/tanière de sorcier maléfique/tombe ancestrale hantée afin d’éliminer la menace de la région en vous appropriant au passage un max de trésors, armes et objets magiques. La plupart de ces jeux mettent votre équipe en face d’un Maître de Jeu qui s’occupera de jouer les monstres et de déclencher les pièges pour empêcher votre progression.

Descent, un des fleurons de ce type de jeux, est connu pour son aspect très tactique. Même si la plupart des scenarii vous demandera de simplement nettoyer les pièces des monstres, vous devrez optimiser vos tours pour venir à bout de l’histoire. Déplacements, attaques, actions, tout doit être calculé pour éviter une fin funeste. Et bien sûr, toujours anticiper les actions de l’adversaire…

Bienvenue à Terrinoth

Commençons par le début : l’univers du jeu. Il s’agit d’un médiéval-fantastique très classique, avec des nains, elfes, hommes-chats, dragons hybrides, etc. On retrouve avec plaisir cet univers que l’on connaît depuis de nombreuses années, à travers d’autres titres (Runewars ou Runebound par exemple). Mais il y a de gros changements qui ont bien fonctionné avec moi. Tout d’abord, les personnages sont entièrement nouveaux. L’histoire se passe plusieurs années après les événements de Descent premier du nom. Et si vous aimez comme moi cet univers, vous croiserez avec beaucoup de plaisir des personnages des autres éditions. Tout le monde a un peu vieilli, mais ces clins d’œil sont très appréciables !

Un autre point très positif : la diversité des personnages, des espèces et des genres. Un des personnages jouables est non-binaire (l’application en vf emploie les pronoms dédiés et l’écriture inclusive). Une grande première à ma connaissance.

Un point négatif cependant : l’histoire de la campagne est extrêmement basique. C’est du vu et revu, et l’écriture est plutôt simpliste. Difficile de vraiment entrer dans l’histoire, ce qui est dommage, puisqu’il faut faire des choix importants tout au long du récit pour diriger la narration. Mais en se sentant ainsi moyennement impliqué, ces choix deviennent ceux des joueur.se.s, et pas ceux de leurs personnages.

Tactique …

La mécanique du jeu est assez différente des anciens opus. Ici, vous aurez droit à chaque tour à une action de déplacement puis deux actions à choix : attaque, mouvement, interaction, etc. La plupart de vos cartes (armes, compétences et même votre fiche de héros) sont recto-verso et ne proposent pas les mêmes pouvoirs en fonction de leur face. Il faudra bien gérer ce « flip » de cartes pour avoir toujours les bonnes faces au bon moment, sachant qu’en plus la fatigue de votre personnage se place sur ces cartes. Lorsqu’on retourne une carte, elle perd tous ses tokens (fatigue, mais aussi les états associés tels que le poison, la terreur, etc.). Tout ceci est donc très tactique et il nous a fallu quelques scénarios pour bien le maîtriser.

… ou tactile ?

Un gros changement, il n’y a plus de Maître du donjon ! Vous jouerez avec une application, gérant le placement des tuiles, l’apparition des monstres, les attaques et la campagne dans son ensemble. Dans la lignée des autres jeux FFG avec app (les excellents Mansions of Madness et Journeys in Middle-Earth par exemple), il faut souvent interagir avec la partie virtuelle pour avancer.

Un défaut déjà à ce stade : jouer sur un natel sera vraiment inconfortable. Il vaut mieux privilégier une tablette ou un ordinateur, avec des écrans plus grands. Il y a beaucoup d’informations à voir un peu partout et beaucoup de vos actions se résolvent sur l’écran.

Cela permet cependant de souligner un point positif : beaucoup de pouvoirs sont automatisés et gérés directement sur l’application. Vous avez crafté une poignée spéciale pour votre hache ? Vous utilisez pour ce scénario des Flèches de l’Ombre ? Ces personnalisations d’armes proposent des capacités actives dans certains cas, le plus souvent avec un pourcentage de chances de réussite. Tout ceci se déclenchera tout seul au moment de vos attaques. Pas besoin de calculer ou de jeter douze dés pour résoudre l’action.

Restons dans le positif : vous pourrez interagir avec quasiment tout le décor. Cet arbre semble inutile et semble ne faire office que de décor ? Que nenni, en dépensant une action, vous pourrez fouiller les buissons, cueillir un fruit ou encore grimper sur les branches hautes pour y découvrir un trésor oublié !

Une dernière chose très appréciable sur cette app : l’outil de ligne de vue. Plus la peine de tirer des lignes imaginaires pour savoir si le bandit est caché derrière l’arbre ou non. On clique sur la case où l’on se trouve, et on sait directement ce qu’on voit.

Au-dessus de la mêlée

Je n’ai pas encore parlé de l’aspect esthétique du jeu. J’ai déjà déploré le manque d’ambiance dans l’histoire du jeu, mais c’est entièrement comblé par l’immersion proposée par le plateau. Il est bien entendu modulaire, à découvrir au fur et à mesure de votre progression, mais il est également en 3D, comme tout le décor ! Là où on n’avait que des portes dans d’anciennes éditions, ici les tables, bibliothèques, arbres, coffres et chaudrons ne sont pas de simples tokens plats.

Tout ceci embellit grandement votre table de jeu. D’ailleurs, celle-ci devra être assez grande pour accueillir les donjons, qui sont parfois vraiment immenses ! Il ne s’agit pas que d’un intérêt esthétique. Grimper les escaliers des différents niveaux peut modifier ce que vous voyez en contrebas (ou l’inverse) et a une influence sur vos mouvements.

La campagne

Actuellement nous avons joué environ 8 parties. Difficile de dire combien de temps il faut pour boucler la campagne, mais je la pense très rejouable. À chaque partie, vous pouvez changer de personnage, la plupart des parties imposant même qu’un héros précis fasse partie de l’équipe. Le plaisir de jeu au sein de la même campagne est donc renouvelé à chaque fois. La progression des personnages n’est pas le mécanisme le plus intéressant dans le jeu. C’est donc vraiment sympa de changer de temps en temps de perso et donc de style de jeu.

Il faut aussi gérer un grand nombre de ressources différentes entre les parties, qui servent à fabriquer de nouvelles armes, objets, potions et améliorations lorsque vous êtes au repos en ville. Je ne vais pas vous mentir, le mot gestion est à prendre avec des pincettes. Pour le moment, nous avons pu créer tout le matos dont on avait besoin à chaque fois. Alors qu’on ne perd généralement pas de temps à fouiller chaque recoin de chaque donjon pour trouver ces fameux ingrédients.

Le verdict

Je vous suggère très fortement Descent : Legends of the Dark. Surtout si vous aimez les gros jeux. Une partie prendra une petite soirée et l’adversité est au rendez-vous pour créer des moments épiques et difficiles. Le petit bémol est le prix du jeu, qui est plutôt hors normes au vu du matériel dans la boite. Mais il ne faut pas oublier tout le travail fait sur la partie application qui est invisible mais qui propose un contenu gigantesque.

Je me réjouis de continuer cette campagne et de débloquer encore plus de contenus au sein du jeu. Et s’agissant pour le moment seulement de l’Acte I de l’histoire, Descent promet déjà de nombreuses heures d’amusement à Terrinoth !

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils

Créer un compte

Se connecter

Se souvenir de moi